Edito
CE DÉBUT D’ANNÉE 2022 NE COMMENCE PAS SOUS LES MEILLEURS AUSPICES.
Après la crise du scolyte dont les attaques semblent être en forte diminution d’après l’Observatoire wallon de la Santé des forêts et la crise sanitaire liée au Covid 19, nous assistons suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie à l’affrontement le plus grave que l’Europe ait connu depuis 1945. La menace de troisième guerre mondiale n’a jamais été aussi sérieuse. D’ores et déjà les conséquences économiques de ce conflit font déjà sentir leurs effets avec une hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières. La filière forêt-bois sera évidemment impactée dans son ensemble avec l’explosion des prix de la matière première, l’allongement des délais d’approvisionnement et à coup sûr, au vu de la demande croissante des chinois et des américains pour le bois européen, un risque de pénurie en bois qui va en s’accentuant. Dans ce contexte, l’organisation de la gestion forestière tant publique que privée constituera un enjeu essentiel.
La conférence de lancement des Assises de la Forêt, organisée le 25 février dernier à l’initiative de la Ministre wallonne en charge de la forêt a montré par le biais d’exposés de nombreux orateurs les différents défis auxquels elle est confrontée. S’en suivront prochainement des ateliers et des lieux de réflexion visant à co-construire la forêt de demain ! Nous souhaitons plein succès pour cette dynamique essentielle qui vise à plus de résilience, à davantage de biodiversité mais aussi à en faire un espace grandissant de ressourcement et de loisir tout en préservant son rôle en matière de fourniture de produits bois. Tout l’enjeu de la filière bois est ainsi d’aboutir à cette articulation entre la préservation de nos écosystèmes forestiers et la transition de notre économie fondée sur un usage plus prononcé des matériaux et énergies renouvelables.
Et dans le contexte actuel, le défi est de taille ! La demande croissante pour les produits en bois et l’envolée des prix sont de nature à nous poser la question des limites de notre économie mondialisée. Réaffirmer et renforcer le développement d’une économie s’appuyant davantage sur les ressources locales et endogènes – les matériaux, mais aussi les humains- n’est-il pas une des voies à suivre, celle de l’économie circulaire : approvisionnement local, circuits courts, mise en réseau des acteurs, acquisition de compétences … Ces quelques principes directeurs déjà en application pour la filière forêt-bois et la pierre naturelle vous sont illustrés au travers de nos différents articles de ce numéro !
Bonne lecture !
Auteur
Ressources Naturelles Développement